Les partis privilégient l’interactivité et les réseaux sociaux

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Par · 13/10/2012

Voilà maintenant plus d’un an que le site du PS a été revisité de fond en comble. Du côté d’Ecolo, un tout nouveau site devrait voir le jour l’année prochaine. Sans surprise, l’heure est  à l’interactivité et à l’intégration des réseaux sociaux.

Donal Leclau, responsable communication Web du PS : “On avait un site qui ne marchait pas trop mal mais qui commençait à dater par rapport aux autres partis. L’intégration avec les réseaux sociaux était totalement absente. Aujourd’hui, les tweets des élus apparaissent sur le site et ce qu’on publie sur le compte facebook est repris dynamiquement sur la page d’accueil du site.. Nous avions une plate-forme vidéo indépendante. Aujourd’hui, tout est traité via Dailymotion afin que les contenus soient non seulement disponibles sur notre site mais qu’ils soient également partageables via un site qui a un bon taux de visite.”

Davantage grand public

Donald Leclau (PS): “Notre ancien site était très fermé pour quelqu’un qui ne connaissait pas le fonctionnement du parti.”

L’autre gros changement concerne le public visé. “Notre ancien site était très fermé pour quelqu’un qui ne connaissait pas le fonctionnement du parti. Je trouvais qu’on s’adressait plus à des gens qui avaient déjà bien conscience du fonctionnement du parti socialiste et de ses instances. Nous avons voulu le rendre plus “grand public” en rendant la recherche d’informations plus facile, en présentant les fédérations et les organisations locales de façon plus claire, en mettant les informations capitales en avant via un grand banner d’actualité. Nous avons également travaillé à une meilleure hiérarchie dans l’information. Les informations grand public sont beaucoup plus visibles et elles ne se mélangent pas avec les infos qui s’adressent plus “à l’interne”. La refonte du site a eu lieu en octobre 2011.”

Si tout le graphisme et le design ont été réalisés en interne, le développement a été confié à l’agence Code Line, rebaptisée aujourd’hui Genet Attitude.

 

Site dédié aux élections

A l’occasion des élections, la cellule communication a développé un site dédié aux élections pour mettre en avant des actualités spécifiques, des interviews et pour présenter les listes de toutes les communes. “Nous avons développé 3 applications pour iPhone et Androïd, La plus intéressante est peut être PS2012. Il s’agit d’un village interactif dans lequel on peut se promener. En cliquant sur un bâtiment, une école ou une caserne de pompiers par exemple, on a accès aux axes forts du programme du parti. Cette application est adaptée aux sourds et malentendants.

Nous avons également mis en place un programme de formation à l’intention des candidats afin de les aider dans leur communication en ligne. L’objectif principal : pousser les gens à créer de l’interaction, à demander leur avis aux internautes. Un exemple : à l’occasion d’un congrès, le Président du parti devait choisir une musique de fin pour la clôture. Nous avons posté sur son compte Facebook trois chansons en demandant aux internautes laquelle, selon eux, conviendrait le mieux. On vise la proximité, que ce soit sur le terrain ou sur le Web.

Nous avons également mis à disposition des candidats un kit d’action qui reprend le fonctionnement de A à Z de Facebook. Il présente des outils et différentes fiches d’action et qui fait référence au site national dont le but est de drainer le plus d’informations possible. Chaque organisation locale s’est vu proposé un site prêt à l’emploi, sur base de la maquette du site national. Quelques 150 locales sur environ 300 l’ont adopté.”

Refonte complète

Chez Ecolo, c’est l’année prochaine que le site sera complètement revisité. Raphaël Thiemard, responsable communication Web : “Nous en sommes à la version 4, qui date de 2008. Elle est basée sur SPIP et comporte plus de 12.000 pages de dossiers, d’actualités et d’interventions parlementaires.  Nous avons lancé un audit général pour réfléchir sur la meilleure façon de changer autant la présentation que l’organisation des contenus, dans la volonté de privilégier l’interactivité.”

Cela passera par une agence externe. “On se rend bien compte qu’on est pas les meilleures personnes pour juger de nos propres outils et ce n’est pas évident d’avoir des retours des utilisateurs. Nous avons donc décidé de demander à des professionnels d’encadrer ce travail d’analyse de notre présence sur le Web, y compris bien entendu en consultant nos membres et le public. L’option est de se donner le temps et les moyens nécessaires pour faire correctement ce travail.” D’autant qu’il faudra également gérer l’organisation des migrations des locales qui se sont vus proposer des sites “prêts à l’emploi” sur base de la matrice du site fédéral.

Pointer les bonnes pratiques

Raphael Thiemard : “l’idée est de pointer ce qui fonctionne- ou plutôt ce qui aura bien fonctionné- et d’en tirer leçon pour les prochaines échéances.”

A ce niveau, le site est incontestablement le média électronique de référence. “Tout part et revient vers lui. C’est à partir de lui que nous mettons en place des outils de diffusion qui permettent de pousser les contenus vers les réseaux sociaux. Mais la gestion des contenus Facebook pose question : on réfléchit à créer des contenus qui soient vraiment orientés Facebook. Pour moi, une image choc avec un petit slogan va mieux fonctionner qu’une vidéo qui sera trop lourde et ne s’adaptera pas assez vite au contexte d’une communication politique qui va de plus en plus vite. On réfléchit à des outils pratiques.

L’un d’entre eux permet de faire une bannière Facebook avec une photo de son choix avec, en surimpression, notre visuel de campagne. Mais bon, en période de campagne, c’est toujours la même chose. On est plein de bonne volonté et puis on se fait facilement déborder par d’autres urgences. Mais l’idée est de pointer ce qui fonctionne- ou plutôt ce qui aura bien fonctionné- et d’en tirer leçon pour les prochaines échéances.”

Tirer les leçons des élections

C’est (notamment) pour ce faire qu’Ecolo a mis en place une structure intermédiaire entre le fédéral et les locales. On trouve ainsi une dizaine de régionales. Dans chacune d’entre elle, un personne est chargé de suivre la communication Web au sein des locales. “Nous avons travaillé avec eux pour établir un diagnostic de tous les sites locaux. Il y en avait de très dynamiques, d’autres qui ne vivaient plus et qu’il fallait fermer. On les classait sur une échelle de 1 à 5. Au terme des élections, nous allons les réunir afin de récolter un maximum d’expériences. »