Des robots qui “pensent” comme l’homme…

Pratique
Par · 16/08/2012

Fin mai et début juin, la région d’Emilie Romagne dans le Nord de l’Italie fut le théâtre de violentes secousses sismiques. Au-delà des pertes humaines, c’était à nouveau tout un héritage architectural et culturel qui était touché au coeur.

Fin juillet, afin d’évaluer l’étendue des dommages, le service national des sapeurs-pompiers Vigili del Fuoco a pu inspecter les décombres à l’aide de robots, tant terrestres qu’héliportés. Une procédure somme toute banale, bien qu’encore rarement pratiquée, mais qui a ceci de particulier qu’elle a pu être réalisée dans le cadre du projet européen NIFTi (FP7) financé par l’Europe. Objet de la recherche: coopération naturelle homme/robot en environnements dynamiques.

Ce projet R&D, qui s’achèvera fin 2013, vise à mettre en oeuvre de nouvelles techniques et compétences informatisées dans des situations de recherche et de secours en environnement urbain. Objectif: optimiser l’efficacité des opérations d’évaluation de dégâts et de localisation de victimes en enrichissant en permanence la complémentarité hommes-auxiliaires robotisés.

Les développements en cours tentent d’agir sur plusieurs paramètres ou composantes d’un scénario de secours d’urgence: la définition précise de scénarios appliqués au contexte, l’enrichissement des modèles et tâches préprogrammés, l’adaptation en temps réel des responsabilités et “décisions” prises en duo par l’homme et le robot.

NIFTi tend à optimiser ce que le projet définit comme la “boucle naturelle”, à savoir: “la recherche permanente d’équilibre entre l’autonomie du robot et la coopération homme-robot, afin de minimiser la charge de tâches incombant à l’humain et d’optimiser les flux de tâches.” Le robot n’est donc ni réellement piloté, ni réellement autonome mais “le facteur humain imprègne les modèles et les procédures de décision du robot, la manière dont ce dernier comprend son environnement, combine sa conscience de la situation avec des modèles préexistants afin d’établir à quoi un être humain ferait attention, en quoi une situation donnée pourrait alourdir la charge de tâches qui incombe à un collaborateur humain.”

L’objectif est donc de permettre au robot de se projeter en permanence dans la peau et la tête d’un être humain afin d’adapter son propre comportement au contexte dans lequel lui, le robot, est amené à intervenir. “Pour adapter ce qu’il fait, ce qu’il décide de faire ou de dire, quelle sera la prochaine étape, son timing, et la manière de la réaliser…”

Les résultats de la recherche seront “packagés” de telle sorte à pouvoir doter des robots de cette “science infuse”. Le projet NIFTi prévoit aussi des tests grandeur nature sur le terrain, en collaboration avec des équipes de secours, intervenant sur des situations réelles. Histoire de confronter les développements à la réalité. Le tremblement de terre d’Emilie-Romagne était l’une de ces opportunités.