Nao: initiation robotique pour étudiants

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Par · 25/06/2012

Le MIC montois a initié des ateliers de découverte et de premier apprentissage de la robotique. La cible en sont des étudiants des écoles supérieures qui viennent ainsi se familiariser aux rudiments de cette matière. Les sessions de deux jours (sur Lego Mindstorms et Nao) sont partagées entre cours théoriques et ateliers. Des stages plus poussés permettent à des étudiants de se lancer dans la programmation, avec un but bien précis déterminé par l’équipe du MIC (lorsque le projet de développement est formulé par un collaborateur du MIC ou de Microsoft, la “propriété intellectuelle” de ce qui aura été développé, en cours de stage, restera dans l’escarcelle de Microsoft; par contre, lorsque l’idée première vient d’une école ou d’une entreprise, cette dernière restera propriétaire des résultats du développement ou de l’expérience).

Les premiers ateliers ont au moins un effet positif: captiver les stagiaires et leur faire découvrir un monde insoupçonné. En ce compris comme pistes possibles de carrière future. La Belgique, à cet égard, n’est malheureusement pas mieux lotie, parfois bien au contraire, que les autres pays européens: le manque de praticiens en robotique est flagrant. Or, estime Alain Haentjens, il y a là toute une panoplie d’innovation et de débouchés à explorer. Il a donc pris son bâton de pèlerin pour tenter de convaincre les responsables politiques de la Communauté française de l’intérêt à équiper les écoles qui enseignent les sciences et les mathématiques appliquées de robots

Projet : aide à la personne

Deux stagiaires venus au MIC ce printemps se sont lancés dans un projet de développement devant permettre de contrôler un robot à distance par le biais de mouvement du corps, captés par la Kinect.

“Le robot peut reproduire exactement les mouvements des bras que l’utilisateur fait devant la Kinect et peut se déplacer en fonction de la position de l’utilisateur par rapport à sa position initiale”, explique Maxence Visée, étudiant en informatique à la Haute Ecole de Louvain en Hainaut (UCL). “On peut dès lors imaginer que Nao serait capable de venir en aide à une personne en difficulté, de la trouver si elle est par exemple tombée, de prévenir un central de télé-assistance ou de la mettre en relation avec toute autre personne en mesure de l’aider. L’assistant à distance pourra voir ce que voit le robot, communiquer avec la personne en difficulté, animer le robot de manière très intuitive.”

Les déplacements du robot sont préprogrammés, par exemple pour qu’il scanne et explore une pièce régulièrement. Par contre, ses réactions face à un événement précis sont commandées à distance par les mouvements d’un “surveillant”.

Dans l’état actuel du projet, Nao peut enregistrer la voix de la personne en détresse et envoyer son message via WiFi ou par Internet. Le “dialogue” s’initie au départ d’une série de questions de base qu’émet Nao: “avez-vous besoin d’aide?”, “voulez-vous que j’appelle telle personne?”, “de quoi avez-vous besoins?” etc. Les réponses, enregistrées par le robot, sont relayées vers un destinataire prédéterminé.

Le relais du message enregistré n’est pas tout-à-fait immédiat. Des communications temps réel sont certes possibles mais exigeraient des développements supplémentaires que le duo de stagiaires n’aura pas le temps de boucler pendant la période de stage. D’autres stagiaires prendront sans doute le relais. De même, la communication en sens inverse – du service d’assistance vers la personne – n’est pas encore possible mais fera l’objet de développements futurs.

On le voit, le potentiel d’aide à la personne est pour l’instant encore très limité. Des développements doivent encore intervenir en termes de transfert vocal bidirectionnel, d’intelligence artificielle, de reconnaissance vocale multi-locuteur…

Mais l’exploration du télé-pilotage gestuel de robots ouvre sans doute des perspectives intéressantes pour l’offre de solutions plus accessibles, financièrement et fonctionnellement, que le recours à l’intelligence artificielle embarquée. Le robot, piloté à distance par le geste, gagnera en précision tout en ne devant pas nécessairement être intelligent et préprogrammé à l’extrême sans garantie, pour autant, de pouvoir faire face à toutes les situations.